Culturellement au Rwanda les filles mères ont très peu de chance d’être mariées en passant par la grande porte c’est-à-dire par tous les rituels qui conduisent à la cérémonie de mariage à la mairie et à l’église. Ces cérémonies dont toute mère attend l’arrivée, parce qu’elle signifie qu’elle a bien éduqué sa fille, c’est son couronnement.
Une fille mère, même au 21ième siècle reste un scandale une déchéance pour la mère et la fille-mère devient pour elle un reproche permanent. Une fille-mère devient l’enfant de sa mère et, elle est souvent raison des discordes familiales une jeune mariée devient l’enfant de la famille et sa fierté.
La déception, la frustration des mères qui ne connaitront pas le couronnement de leur rôle de bonne mère, bonne éducatrice, seront dans l’avenir des raisons fréquentes qui montrent que rarement les mères acceptent d’être les supports de ces jeunes mères célibataires.
D’habitude les filles mères, doivent accepter les mariages arrangés sans cérémonies avec les veufs âgés, les divorcés âgés également ou alors juste aller vivre chez un homme sans aucune cérémonie et sans aucun droit, elles perdent leur valeur et le droit d’être traitées avec le même respect que méritent les autres citoyens. Souvent elles acceptent ces conditions pour assurer à leurs enfants un toit et un peu de nourriture. Ce traitement est surtout réservé aux filles-mères issues des familles pauvres. Elles dépendent de leurs parents et leurs enfants deviennent une bouche de trop à nourrir puisqu’elles n’ont pas les moyens de subvenir à leurs besoins.
Depuis 3 ans que nous avons commencé la marche vers la réhabilitation psycho-sociale, et économique de nos bénéficiaires beaucoup de progrès ont été enregistrés. Elles ont compris qu’elles seront respectées si elles sont autonomes financièrement et ne plus tendre la main pour leurs besoins et ceux de leurs enfants. Elles se battent pour être un plus valu dans la famille, jusqu’à inverser les rôles en devenant les soutiens de leurs familles. Nos bénéficiaires sont belles, elles se soignent, elles sont des actrices efficaces sur tous les fronts du quotidien de la communauté. Elles ont reconquis leur dignité et leurs places dans la communauté.
Culturellement les filles respectables deviennent des épouses appréciables et Mafubo Rwanda vient de vivre avec bonheur et fierté le premier mariage de ses bénéficiaires. L’événement a été la preuve de l’efficacité du travail accompli par Mafubo Rwanda. Et ce n’est qu’un début.
Les filles mères au Rwanda ne connaissent pas la joie d’une fête de mariage, même que d’après la culture, toute jeune fille qui n’est pas mariée devient une paria quand elle fait un enfant hors mariage. Le mariage d’Alexie a été un grand encouragement pour ses 76 collègues encadrées par Mafubo Rwanda.